> Lacuisine

Lacuisine s'étend le long de la route nationale Florenville- Neufchâteau, parallèlement à la Semois. Son ancienne orthographe "Cuisina" (ou Quisine) évoque le temps où les comtes de Chiny y installaient leurs "cuisines" lors des rendez-vous de chasse. En aval du village, le remarquable vieux moulin à eau restauré et en ordre de marche actionnait aussi une scierie. Sa construction remonte à l'époque autrichienne. La girouette aux armes impériales date de 1770. Réputé pour sa pêche, pour la qualité de ses trois hôtels-restaurants, ses promenades en forêt, ce village tranquille constitue un lieu de villégiature très apprécié. Au centre du village, le syndicat d'initiative de Lacuisine dispose d'un parc récréatif, à proximité d'un magnifique plan d'eau sur la Semois. Bains de rivière ou de soleil, canoë ou kayak, pédalos, jeux pour enfants, pique-nique, pêche, promenades, tennis, peuvent s'y pratiquer dans un cadre agréable. C'est au débarcadère de "La Goutelle" que s'achève la belle descente en barque de Chiny à Lacuisine.

> Martué

Ce petit village agricole au charme discret possède une rarissime croix de justice, témoin de son affranchissement à la loi de Beaumont (1327). monument classé. Jolie chapelle du XVIlle siècle. Son ancien moulin une belle auberge et le pont sur la Semois forment, dans un cadre reposant, un ensemble pittoresque.
Stages d'été : arts et artisanat.

A quelques kilomètres vers le nord s'étend la grande forêt des Epioux, dont la majeure partie (1721 hectares) appartient au CPAS de Mons. Au centre de ce domaine, on peut voir de grands étangs, dont un de douze hectares, ainsi que le château des maÎtres de forges, datant du XVIle siècle. Ces étangs fournissaient l'énergie hydraulique nécessaire à une intense activité sidérurgique. Les forges des Epioux et celle de Roussel (Epioux- Bas) furent pendant trois siècles deux centres importants de la métallurgie sud-luxembourgeoise. La forge Roussel, dont le château abritait le maître de forges, fut popularisée par Edmond Picard qui en fit le titre d'un de ses livres. Ce domaine est privé.Les vastes étendues boisées des Epioux, bordées par la Semois, sont en partie ouvertes au public. La carte des promenades au 1/25 000e éditée par les syndicats d'initiative de Florenville et de Lacuisine en collaboration avec le CPAS de Mons, renseignera les amateurs sur les nombreuses possibilités de randonnées : la Roche Pinco, la Roche de l'Ecureuil, la Vanne des Moines, le Rocher du Chat, etc.

> Histoire des Epioux

Le château des Epioux fut construit en 1650 pour les facteurs des forges. Il fut restauré en 1730 et Louis Zoude fit rehausser la tour en 1878. Il connut un hôte célèbre en la personne du prince Pierre-Napoléon Bonaparte, fils de Lucien et neveu de l'empereur. Au cours d'une vie aventureuse, agitée, turbulente, courant le monde, il connut des années plus paisibles dans quelques havres luxembourgeois, dont le château des Epioux qu'il habita de 1862 à 1871, se livrant. entre autres, à la chasse et à la rédaction d'ouvrages qu'il imprimait ensuite lui-même. Le domaine des Epioux (1721 hectares) appartient aujourd'hui au Centre public d'aide sociale (CPAS) de Mons. Le CPAS a remplacé la Commission d'assistance publique née le 10 mars 1925 de la fusion des Hospices civils et du Bureau de bienfaisance, eux-mêmes créés en l'an V de la République. M. Victor Louis Auguste Dejardin (1830- 1915) fermier à Harmignies a légué ce domaine aux Hospices civils de Mons par testament du ler janvier 1898. Selon une légende caricaturale qui reste vivace dans la région de Florenville, M. Dejardin, paysan gauche et mal fagoté, quelque peu avare, aurait acheté les Epioux le 21 juin 1887 au prix de 630.000 francs. Il aurait payé comptant, étant porteur de pièces d'or. Certains ajoutent qu'il en avait jusque dans son parapluie (!),, d'autres vont jusqu'à préciser que ce parapluie était troué. Le CPAS de Mons détient les brouillons de la correspondance de M, Dejardin de juillet 1887 à fin 1899. Le dépouillement de celle-ci permet de cerner la personnalité de cet homme attachant et de lui rendre justice. M, Dejardin était un homme cultivé. Il avait terminé ses humanités en 1850. C'était peu fréquent a l'époque, surtout dans les campagnes. Il s'intéressait à l'archéologie, aux antiquités; poète, il avait publié un recueil comprenant une partie de ses oeuvres. C'était aussi un homme d'affaires prudent et un fermier avisé. Il arriva à M. Dejardin de douter du bien-fondé de l'acquisition du domaine en raison des frais importants de reboisements. Ce doute s'accentua lors de la rupture de la digue du grand étang (1888) qui, libérant 500.000 m3 d'eau, lui occasionna des frais considérables de réfection et surtout des dédommagements importants qui lui furent réclamés tout au long de la Semois, en aval jusqu'à Bouillon. Les usines des Epioux-Bas furent détruites. Après son décès, les Epioux ont été estimés, le 31 août 1915, à 1.200.000 francs. La taxe de succession, en 1921, porta sur 1.500.000 francs. La valeur immobilière du domaine n'a cessé de croître. En attestent les revenus des coupes, des chasses et de la pêche qui ont rapporté, de 1945 à 1986, 290.645.288 francs. Les besoins croissants de bois et la raréfaction des espaces forestiers à l'échelle mondiale laissent prévoir une forte revalorisation de ce produit à moyen et long terme (Extrait du texte de René Bougard, voir carte "FlorenvilleLacuisine").






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